10mn
À l’heure de la transition énergétique et écologique, les logements énergivores sont dans le viseur du Gouvernement : polluants, ils sont aussi synonymes de factures énergétiques élevées pour leurs occupants. Alors, qu’est-ce qu’un logement énergivore ? Comment savoir si votre logement est énergivore ? Quelles solutions et aides financières pour l’améliorer ? C’est ce que Tuco vous propose de découvrir dans ce guide.
Lorsque l’on parle d’un logement énergivore, on fait référence à une habitation dont la consommation énergétique est élevée. Il présente généralement les caractéristiques suivantes :
Pour évaluer la performance énergétique de votre logement, vous devez vous référer à son DPE (Diagnostic de Performance Énergétique). Cette étude, obligatoire lors de la vente ou de la location du logement, permet d’obtenir des informations sur sa consommation énergétique. Il attribue notamment une classe énergétique au logement :
Classe énergétique au DPE | Consommation énergétique |
---|---|
A | < 70 kWhep/m²/an |
B | Entre 70 et 109 kWhep/m²/an |
C | Entre 110 et 179 kWhep/m²/an |
D | Entre 180 et 249 kWhep/m²/an |
E | Entre 250 et 329 kWhep/m²/an |
F | Entre 330 et 419 kWhep/m²/an |
G | < 420 kWhep/m²/an |
Les logements F et G sont considérés comme des ‘passoires thermiques’ ou des ‘passoires énergétiques’. Cette expression permet de qualifier les habitations dont la consommation d’énergie est très importante. Une passoire thermique est souvent synonyme de précarité énergétique pour ses occupants. Avec leurs factures énergétiques conséquentes et leur impact environnemental considérable, ces logements font désormais l’objet de mesures gouvernementales.
Je réalise une étude de mon logement
Avec la loi Climat et Résilience, portant sur la lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets, l’objectif du Gouvernement est clair : il veut éradiquer les passoires thermiques, ainsi que l’ensemble des logements énergivores. Ainsi, de nouvelles mesures ont été prises à l’égard des propriétaires dont les habitations consomment beaucoup d’énergie.
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, les propriétaires de logements dont la consommation énergétique est supérieure à 450 kWh par m² par an ont l’interdiction de mettre leur bien en location. Cette obligation s’étendra prochainement à d’autres catégories de biens, avec le calendrier suivant :
Depuis le 24 août 2022, les propriétaires de passoires thermiques (à savoir les logements notés F et G au DPE) sont contraints par un gel des loyers. En clair, ces bailleurs ont désormais l’interdiction d’augmenter le loyer de leur locataire dans les situations suivantes :
Depuis le 1ᵉʳ avril 2023, la loi Climat et Résilience oblige aussi les propriétaires de passoires thermiques à réaliser un audit énergétique lors de la mise en vente de leurs logements. Cet audit énergétique réglementaire concerne les propriétaires de maisons et d’immeubles. La mesure s’étendra prochainement à d’autres catégories de biens (1ᵉʳ janvier 2025 pour les logements E et 1ᵉʳ janvier 2034 pour les logements notés D).
À travers ces nouvelles obligations et interdictions, le Gouvernement entend ainsi inciter les propriétaires à engager une rénovation globale dans leurs logements énergivores.
L’amélioration de la classe énergie d’un bien passe impérativement par des travaux de rénovation énergétique. Ces derniers présentent de nombreux bénéfices pour le bailleur ou l’occupant :
Je veux lancer la rénovation énergétique de mon habitation
Pour améliorer la performance d’un logement énergivore, une seule solution : réaliser des travaux de rénovation énergétique. Pour atteindre une efficacité énergétique optimale, il est vivement recommandé de suivre les étapes suivantes :
L’audit énergétique est une étude, réalisée par un professionnel, qui permet de faire un état des lieux de la performance énergétique du logement et d’obtenir des pistes de travaux à effectuer pour l’améliorer. Il contient ainsi des informations sur :
S’il peut être réglementaire (lors de la mise en vente des logements notés F ou G), l’audit énergétique est également recommandé en amont de tout projet de rénovation énergétique efficace. Il permet, par ailleurs, d’accéder à certaines aides financières dédiées à la rénovation globale (forfait MaPrimeRénov’ ‘Rénovation globale’, par exemple).
Plusieurs catégories de professionnels sont en mesure de réaliser l’audit énergétique d’un logement :
L’entreprise ou la personne en charge de l’audit doit impérativement avoir suivi une formation spécifique ou détenir une attestation délivrée par un organisme certificateur (OPQIBI, Qualibat…).
Pour éviter le gaspillage de chauffage, le logement énergivore doit d’abord faire l’objet de travaux d’isolation. Améliorer l’enveloppe thermique du logement énergivore est la priorité. Elle permet d’améliorer le confort des habitants et de réduire leur facture d’énergie de manière immédiate.
Par ordre de priorité, il est souvent recommandé de traiter :
Les travaux d’isolation sont indissociables des travaux de ventilation. En effet, lorsque la maison ou l’appartement est bien isolé, elle réduit les infiltrations d’air. Or, l’air intérieur de l’habitation a toujours besoin d’être renouvelé. L’amélioration de la performance énergétique d’un logement énergivore passe donc aussi par l’installation d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC). Parmi les solutions à privilégier : la VMC simple flux hygroréglable ou la VMC double-flux (plus performante et favorisant les économies de chauffage).
Après la réalisation de travaux d’isolation couplés à la mise en place d’une ventilation efficace, il est généralement recommandé de remplacer le système de chauffage. Les vieilles solutions de chauffage à énergie fossile (chaudière à fioul ou à gaz) peuvent être remplacés par un mode de chauffage plus écologique et économique :
Du côté de la production d’eau chaude sanitaire, des alternatives au chauffe-eau électrique ou à la chaudière double service existent, comme :
J’installe un chauffage performant
Que ce soit pour l’isolation, la ventilation ou le chauffage, il est vivement recommandé de faire appel à un artisan RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Notez qu’il existe une catégorie RGE dédiée à chaque typologie de travaux (isolation, chauffage au bois, pompe à chaleur…).
Gage de qualité, cette certification RGE souligne que le professionnel en charge des travaux est spécifiquement formé aux problématiques d’économies d’énergie. Le label RGE est par ailleurs une éco-conditionnalité : il permet d’accéder aux aides financières dédiées à la rénovation énergétique.
La rénovation d’un logement énergétique a un coût pour ses propriétaires. C’est pour cette raison que les pouvoirs publics ont mis en place certaines aides financières dédiées à la rénovation énergétique des logements.
Versée par l’Anah (Agence nationale de l’habitat), Ma Prime Rénov’ est une aide de l’État pouvant être accordée aux propriétaires. Le montant de la subvention dépend des travaux de rénovation énergétique envisagés (isolation, chauffage, ventilation, audit énergétique non réglementaire…) et des revenus du bénéficiaire : les foyers modestes bénéficient d’aides plus importantes. Des bonus peuvent être accordés dans certains cas (Sortie de passoire énergétique, Bâtiment basse consommation, Rénovation globale…).
Bon à savoir : les ménages modestes peuvent, par ailleurs, accéder à une aide spécifique : MaPrimeRénov’ Sérénité.
Primes CEE (Certificats d’Économies d’Énergie)
Accessibles à tous et sans conditions de ressources, les primes CEE varient en fonction des revenus du ménage, de la localisation du logement et des travaux réalisés : des primes bonifiées et des Coups de pouce dédiés à certaines opérations existent (rénovation globale, chauffage à énergie renouvelable…). Il s’agit d’une aide versée par les entreprises du secteur de l’énergie : l’État les oblige à accompagner les consommateurs dans leurs travaux d’économies d’énergie.
En plus de MaPrimeRénov’ et des aides CEE, il est possible de faciliter le financement de travaux de rénovation énergétique avec :
Cumulables, l’ensemble de ces dispositifs sont accessibles sous différentes conditions (demande d’aide effectuée en amont des travaux, réalisation des travaux par un professionnel RGE, équipements et matériaux éligibles…).
J’estime le montant de mes aides financières
Les logements notés F au DPE ont une consommation énergétique située entre 330 et 419 kWhep/m²/an, tandis que ceux classés G consomment plus de 420 kWhep/m²/an. Très énergivores, ses biens sont qualifiés de ‘passoires thermiques’.
À partir de 2025, tous les biens classés G au DPE seront interdits à la location. En clair, les propriétaires ne pourront pas mettre leur appartement ou leur maison sur le marché locatif. Depuis janvier 2023, certaines habitations sont déjà concernées par cette interdiction (consommation supérieure à 450 kWh par m² par an). D’autres échéances vont suivre : 2028 pour la classe F et 2034 pour la classe D.
L’audit énergétique est une étude approfondie visant à évaluer la performance énergétique d’un bâtiment. Il sert principalement à identifier les travaux de rénovation à engager pour améliorer son efficacité énergétique. Cet audit peut être réglementaire, c’est-à-dire réalisé dans le cadre de loi, pour les logements notés F ou G au DPE. Tout propriétaire peut demander la réalisation de cette étude, vivement recommandée en amont d’un projet de rénovation énergétique efficace.