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L’augmentation des installations photovoltaïques entraîne avec elle un important volume de panneaux solaires en fin de vie. Mais alors, comment est assuré le recyclage des panneaux photovoltaïques ? Que deviennent ces déchets ? À travers ce guide, TUCO vous invite à découvrir tout le cycle de vie de vos panneaux solaires et leur valorisation après utilisation.
Oui ! Certains détracteurs affirment que les panneaux solaires ne sont pas si écologiques puisqu’ils ne seraient pas recyclables, mais pourtant, c’est bel et bien le cas. Pour être précis, le taux de valorisation des panneaux photovoltaïques atteint aujourd’hui 95 % selon les chiffres du ministère de la Transition écologique. De son côté, Greenpeace annonce même, dans un article dédié à l’énergie solaire, un taux de recyclage des panneaux de 95 à 99 % pour la plupart des constructeurs. S’ils ne sont pas totalement recyclables, les panneaux solaires constituent tout de même un équipement dont les matériaux peuvent être très majoritairement récupérés et recyclés. À titre de comparaison, avec une machine à laver, c’est 70 % du matériel que l’on peut recycler ou revendre à des filières (source : l’indice de réparabilité).
Pour mieux appréhender cette partie, voici d’abord les principaux composants d’un panneau photovoltaïque :
Le verre (recyclable à l’infini, sans perte de qualité), le plastique et le cadre en aluminium du panneau (recyclable à l’infini lui aussi) sont recyclés dans les filières industrielles déjà existantes.
Le silicium (recyclable plusieurs fois) et les autres composants métalliques (argent, cuivre, matériaux semi-conducteurs…) sont quant à eux envoyés dans des filières spécifiques. Le silicium peut notamment être récupéré pour fabriquer de nouvelles cellules photovoltaïques.
Ainsi, l’ensemble de ces composants peut être récupéré, en vue de leur offrir une seconde vie. On peut même en recycler certains afin de fabriquer de nouveaux panneaux solaires.
Pour mieux comprendre l’utilité de ces composants dans le fonctionnement d’un panneau photovoltaïque, nous vous conseillons vivement de lire notre guide dédié.
En 2018, la ville de Rousset, dans les Bouches-du-Rhône, a inauguré le tout premier site dédié au recyclage des panneaux photovoltaïques, avec Véolia. Dans cette usine de recyclage sont traités les panneaux de type “silicium cristallin”, à savoir les types de panneaux solaires qui composent 90 % du marché (source : Véolia). Pour l’année 2021, le site prévoyait de valoriser jusqu’à 4 000 tonnes de matière, notamment grâce à une solution de traitement rapide du panneau. Il suffit de 1 minute à 1 minute 30 pour traiter un panneau solaire, toujours d’après le site de Véolia. Avant cette usine de recyclage, les panneaux solaires des propriétaires français étaient principalement recyclés en Belgique.
Les panneaux photovoltaïques ont une longévité importante. En tant que producteur d’électricité, c’est à vous d’estimer si la production de vos panneaux solaires ne vous satisfait plus. Il peut alors être intéressant de les remplacer par des panneaux photovoltaïques plus modernes et plus performants pour une meilleure production d’électricité… En France, c’est Soren (anciennement PV Cycle), un éco-organisme agréé par les pouvoirs publics, qui se charge de la collecte et du traitement des panneaux photovoltaïques en fin de vie. Ses équipes se chargent de collecter les panneaux usagés, sans frais, auprès de tous leurs détenteurs de panneaux, qu’ils soient particuliers ou professionnels.
Vos panneaux solaires arrivent en fin de vie et leur production d’électricité ne correspond plus à vos besoins ? Pour faciliter la reprise, Soren a mis en place une carte interactive pour vous permettre de trouver un point de collecte à proximité de chez vous (déchèteries, installateurs, distributeurs, etc.). Les panneaux sont ensuite transférés directement vers les unités et filières de recyclage spécialisées.
Le mieux (et le plus prudent) est généralement de contacter l’entreprise qui a effectué l’installation des panneaux solaires sur votre toiture.
À la suite de la collecte, réalisée par Soren, le recyclage d’un panneau solaire s’effectue ainsi.
Peut-être l’avez-vous déjà remarqué, mais lorsque vous faites l’acquisition d’un nouveau panneau photovoltaïque vous pouvez voir apparaître une mention relative à une « éco participation« . En tant qu’acheteur, vous payez donc cette éco participation. C’est cette dernière qui contribue à financer et développer les opérations de collecte, de tri et de recyclage, qu’elles soient actuelles ou futures.
Le montant de l’éco-participation est fixé par un barème, disponible sur Soren.eco. Il dépend du poids et des spécificités technologiques du panneau solaire. En tant que particuliers, vous payez actuellement cette redevance moins d’un euro. Et puis, rassurez-vous : en tant que particulier, vous n’êtes pas le seul contributeur à cette éco-participation. Les producteurs de panneaux solaires, importateurs, distributeurs sont, eux aussi, soumis à cette éco-participation. Il ne s’agit pas d’une taxe à proprement parler, puisqu’elle n’est pas destinée à l’État. Son montant est directement reversé à un éco-organisme. Dans le cas des panneaux solaires, c’est Soren qui se charge d’affecter toutes les sommes versées à la collecte et au recyclage de vos panneaux solaires.
Tout produit implique une transformation et toute transformation… a un impact environnemental. Donc d’office, on peut dire que la production d’un panneau solaire n’est pas neutre pour l’environnement. Certains matériaux qui composent un panneau photovoltaïque nécessitent une extraction, tandis que les panneaux eux-mêmes, une fois fabriqués, doivent être transportés jusque chez vous. Néanmoins, il convient de mesurer cet impact environnemental, notamment lorsqu’on le met en comparaison avec d’autres façons de produire l’électricité.
Même si sa production ou son transport sont des activités qui ne lui permettent pas d’être entièrement neutre pour l’environnement, le panneau solaire dispose de plusieurs avantages environnementaux sur le reste de son cycle de vie qui lui permettent de compenser.
Contrairement à leur nom, ces terres ne sont pas des éléments rares, à proprement parler. Il s’agit d’éléments métalliques que l’on retrouve notamment dans les équipements technologiques, tels que les téléphones, tablettes… Elles constituent une source problématique au niveau environnemental puisque leur extraction s’effectue dans des gisements dits “de roche”. En effet, on trouve dans ces derniers du thorium et de l’uranium qui émettent une pollution radioactive importante. Outre les effets néfastes sur l’environnement, les terres rares sont aussi la cause de problèmes de santé sur les populations qui sont chargées de les extraire.
En octobre 2020, l’Ademe a publié un avis technique au sujet des terres rares et des énergies renouvelables : “Les technologies solaires photovoltaïques actuellement commercialisées n’utilisent pas de terres rares. Parmi les batteries couramment utilisées, seules les batteries nickel-hydrure métallique (NiMH) comprennent un alliage de terres rares à la cathode, mais leur utilisation reste très marginale dans la transition énergétique”.
Avec l’essor des panneaux photovoltaïques s’accompagne potentiellement une nouvelle interrogation : plus de 20 années après les premières quantités significatives de panneaux installés, les filières assurent aujourd’hui le recyclage de ces panneaux. Mais, qu’en sera-t-il demain, avec l’augmentation du nombre d’installations photovoltaïques et donc du nombre de panneaux ? D’après un communiqué de presse de Soren, l’éco-organisme prévoit 50 000 tonnes de panneaux à recycler en 2030, sur cette seule et même année. Ce qui correspond à 10 fois le volume traité sur l’année 2019. Si l’on sait désormais qu’une grande partie des matériaux qui composent les panneaux sont recyclables, et que leur valorisation est entièrement maîtrisée, il convient néanmoins de disposer de nouvelles unités dédiées à leur retraitement.
Si jusqu’ici, en France, l’usine de Rousset était la seule à assurer le recyclage des panneaux solaires, une nouvelle unité de valorisation a vu le jour en 2023 en Isère. Elle doit permettre de doubler les capacités de recyclage des panneaux solaires en France en prévoyant également jusqu’à 4 tonnes de matériaux recyclés.
En clair, les secteurs du recyclage, du traitement et de la réutilisation des panneaux photovoltaïques doivent saisir l’opportunité qui s’offre à eux : l’augmentation inéluctable des panneaux solaires va impliquer de réaliser des investissements importants pour permettre l’ouverture de nouvelles unités locales dédiées au traitement des volumes à venir. Tout cela en gardant en ligne de mire une logique initiale, relative à l’écoconception, l’économie circulaire ainsi qu’à une limitation du gaspillage et de la production de déchets.