Comment rendre sa maison autonome en électricité ?
Les maisons autonomes ont le vent en poupe depuis quelques années. Considérées comme des alternatives économiques et écologiques aux maisons standards, elles permettent de réduire la consommation d’énergie au sein d’un foyer, la facture énergétique et de limiter son impact sur l’environnement. Découvrez dans ce guide de Tuco tout ce qu’il faut savoir sur ces maisons « du futur » et comment transformer votre logement en maison autonome en électricité.
Qu’est-ce qu’une maison autonome en électricité ?
Vous avez peut-être déjà entendu parler de maison autonome ou de maison autosuffisante. Il faut dire que ce terme est de plus en plus utilisé avec la hausse des prix de l’énergie et l’accélération du réchauffement climatique. Faisons le point ensemble.
Définition d’une maison autosuffisante
Une maison autonome, ou maison autosuffisante, est un logement totalement indépendant, capable de subvenir à l’ensemble de ses besoins, sans avoir à faire appel à des ressources extérieures tels que les réseaux publics d’approvisionnement énergétiques d’Enedis ou GRDF pour fonctionner. En produisant par ses propres moyens, et sans aide annexe, sa propre électricité, son eau, son chauffage ou encore sa nourriture, elle se suffit à elle-même.
Si la plupart de ces habitations durables sont le fruit d’une volonté économique et écologique de la part de leurs propriétaires, certaines maisons sont autonomes par défaut. En effet, leur isolement géographique (souvent en zone rurale) ne leur permet par exemple pas d’être raccordées correctement aux réseaux d’approvisionnement.
Construire une maison autonome, ou rénover une maison classique pour la rendre autonome représente un investissement de départ conséquent. En effet, ces maisons vertes sont équipées d’appareils fonctionnant aux énergies renouvelables qui sont particulièrement coûteux mais qui permettent de faire des économies sur le long terme.
Quels sont les avantages et les inconvénients pour construire une maison autonome ?
Sur le papier, une maison autonome a tout pour séduire : en plus de vous exempter de payer vos factures d’électricité, elle vous inscrit dans une démarche écologique puisque vous n’utilisez pas d’énergies fossiles pour faire fonctionner vos systèmes de chauffage.
Pourtant, tout n’est pas rose avec les maisons autonomes ! Voici ce qu’il faut prendre en considération avance de vous lancer dans la rénovation ou la construction d’une maison autonome en électricité.
Les avantages d’une maison autonome :
- une maison autonome vous apporte indépendance et autonomie au quotidien : vous n’êtes pas raccordés au réseaux publics d’électricité, de gaz et d’eau et pouvez donc gérer comme bon vous semble votre approvisionnement en énergie et leur coût. Avec la hausse des prix de l’énergie, c’est une chance ! De plus, vous êtes libres de choisir vos systèmes de chauffage, de production d’électricité ou d’eau chaude sanitaire ainsi que les matériaux nécessaires à la bonne isolation de votre maison autonome ;
- faire le choix d’une maison autonome, c’est amorcer sa transition écologique et faire du bien à la planète. En effet, ces maisons sont équipées d’appareils fonctionnant aux énergies renouvelables, qui sont peu énergivores et émettrices de gaz à effets de serre ;
- enfin, vivre dans une maison autonome est synonyme d’économies sur le long terme. Dites adieu aux factures d’énergie, vous n’aurez plus besoin de souscrire à un contrat d’électricité, d’eau ou de gaz auprès d’un fournisseur, puisque vous produisez désormais vous-même ces ressources chez vous !
Les inconvénients d’une maison autonome :
- se lancer dans la construction d’une maison autonome a un coût. Il est généralement plus élevé que pour une maison standard en raison de l’utilisation de matériaux et équipements spécifiques. Ainsi, on estime que le prix moyen au mètre carré est compris entre 1200 et 1600 euros. Pour une surface de 150 mètres carré, comptez entre 150 000 et 300 000 € pour une maison autonome clé en main (*) ;
- autre inconvénient : les maisons 100 % autonomes ne bénéficient pas des aides de l’État, contrairement aux maisons partiellement autonomes qui peuvent obtenir une prime à l’autoconsommation par exemple. Par ailleurs, en cas de panne d’électricité, vous ne pourrez pas faire appel à un technicien Enedis puisque vous ne serez pas raccordé au réseau ;
- enfin, étant donné que les maisons autonomes fonctionnent avec les renouvelables, elles sont dépendantes des conditions météorologiques. En cas d’absence d’ensoleillement prolongé ou de vent, la production d’électricité peut être diminuée. Pour ne pas vous retrouver privé d’électricité, vous devrez vous équiper de batteries de stockage onéreuses.
Comment être autonome en énergie ?
Vous savez désormais ce qu’est une maison autonome en électricité. Mais comment l’appliquer à votre situation personnelle ? Tuco vous donne les étapes pas à pas pour transformer votre logement en maison autosuffisante !
Produire sa propre électricité avec une installation photovoltaïque autonome
La plupart des maisons autonomes produisent leur propre électricité grâce à des panneaux solaires photovoltaïques. En effet, ces derniers utilisent l’énergie solaire, une source énergétique propre, gratuite et inépuisable qui permet de faire fonctionner les équipements électriques et d’éclairer votre logement en toute autonomie.
Comment procéder à l’installation de panneaux solaires photovoltaïques ? Plusieurs étapes clés sont à prendre en compte pour mener à bien votre projet de maison autonome :
Dimensionnez correctement votre installation solaire pour produire suffisamment d’électricité et garantir votre autarcie :
- regardez le nombre de panneaux solaires nécessaires et le type de technologique que vous préférez (monocristallin, polycristallin) ;
- la puissance des équipements (exprimée en Watt crète) ;
- l’emplacement de l’installation (sur le toit ou au sol) ;
- Choisissez le mode de production d’électricité le plus adapté à votre situation :
- vente totale de la production : toute l’électricité que vous produisez est injectée dans le réseau et vendue au tarif d’achat ;
- autoconsommation partielle de la production : une partie de la production est consommée, le surplus est injecté dans le réseau. Il s’agit du mode de production d’électricité caractéristique des maisons partiellement autonomes ;
- autoconsommation totale de la production : toute la production d’électricité est consommée. Il s’agit là du mode de production privilégié par les maisons 100 % autonomes puisqu’il permet de s’émanciper complètement du réseau.
- Synchronisez votre consommation d’électricité avec votre production : pour consommer l’intégralité de l’électricité que vous produisez et ne pas en perdre une miette, vous devrez certainement revoir vos habitudes de consommation d’électricité. Programmez par exemple le fonctionnement de certains équipements aux heures les plus ensoleillées (lave-linge) ou évitez d’utiliser de l’électricité le soir (chargement de téléphone).
Le chauffage est responsable de 66 % de la consommation énergétique d’un foyer (**). Il est donc très important pour une maison autonome d’investir dans des équipements de chauffage peu gourmands en énergie.
En général, il s’agit d’appareils fonctionnant avec des énergies renouvelables. Voici les types de chauffage qui sont le plus plébiscités au sein des maisons autonomes :
- chaudières à granulés, bois, pellets ou poêles à granulés de bois ou à pellets : les systèmes de chauffages fonctionnant au bois sont très prisés par les Français, tant pour leurs propriétés écologiques (il s’agit d’une ressource naturelle) que pour leurs prix (c’est un combustible peu onéreux, bien que victime de son succès, il est de plus en plus sujet à des ruptures de stocks) ;
- pompes à chaleur : les PAC air-air sont très intéressantes pour faire baisser l’empreinte carbone d’une maison autonome étant donné qu’elles utilisent les calories présentes dans l’air, une ressource gratuite et inépuisable pour chauffer votre intérieur.
Enfin, pour limiter la consommation d’électricité nécessaire au chauffage d’une maison autonome, pensez à son isolation. Il s’agit d’une étape cruciale pour réussir à vous émanciper totalement d’un approvisionnement en électricité extérieur. En effet, un logement mal isolé est responsable de pertes de chaleur conséquentes et donc de l’augmentation de la consommation d’électricité au sein du foyer. Voici quelques conseils :
- favorisez un emplacement orienté plein Sud pour votre logement ;
- commencez par isoler les combles et toitures, responsables de 25 à 30 % des déperditions thermiques ;
- choisissez des matériaux isolants durables tels que la laine de chanvre, de bois ou les plumes de canard ;
- faites appel à un professionnel certifié.
Eau chaude sanitaire : une autonomie électrique à la maison
Dernière étape pour votre maison autonome : chauffer l’eau destinée à votre usage domestique (cuisine, douche, vaisselle etc.). On parle ici d’eau chaude sanitaire (ECS). Pour cela, il existe plusieurs types d’équipements qui vous permettent d’être autonome :
- les panneaux solaires thermiques : ce sont le pendant du panneau solaire photovoltaïque. L’énergie solaire sert dans ce cas à produire de l’eau chaude sanitaire et non plus de l’électricité ;
- les chauffe-eau solaire : même principe que pour un chauffe-eau classique, mais l’énergie de base est le soleil. Il s’agit donc d’un équipement fonctionnant aux énergies vertes.
Maison autonome : quel est son prix ?
Que vous souhaitiez rénover votre maison pour la rendre plus autonome ou construire de zéro une maison 100 % autonome, sachez que cela a un coût. On vous en dit plus.
Un coût de construction plus élevé que pour une maison traditionnelle
Le coût de votre maison autonome va varier selon plusieurs critères. Il est difficile d’effectuer une estimation exacte de ce que vous allez débourser étant donné que chaque projet est différent. La meilleure solution consiste à contacter un expert qui vous proposera un budget détaillé.
Néanmoins, il est avéré qu’une maison autonome coûte en moyenne 15 à 20 % plus cher qu’une maison traditionnelle. En effet, les équipements fonctionnant aux énergies renouvelables ainsi que les matériaux choisis pour l’isolation sont plus particulièrement onéreux. Ainsi, une maison de 60-65 mètres carré coûtera environ 150 000 € ; une maison de 130 mètres carré coûtera jusqu’à 200 000 €.
Découvrez dans ce tableau les coûts moyens d’intervention (installation comprise) pour une maison autonome (***) :
Travaux pour une maison autonome (prix indicatifs moyens) :
- Construction de la maison : 1 200 – 1 600 du mètre carré
- Panneaux solaires photovoltaïques de 3 kWc : 8 000 €
- Insert, foyer fermé, poêle à bûches : 1 500 – 6 000 €
- Poêle à granulés : 2 000 – 7 500 €
- Poêle de masse : 5 500 – 17 500 €
- Chauffe-eau solaire individuel (CESI) : 4 500 à 7 000 €
- Pompe à chaleur aérothermique : 10 000 €
Mais des économies sur le long terme grâce aux panneaux solaires d'une maison autonome
S’il est vrai que la construction d’une maison autonome en électricité peut constituer un budget de départ conséquent, ce dernier est vite rentabilisé. Tout l’intérêt de ce type de logement réside dans le fait que vous n’avez plus à payer de factures d’énergie, qui s’annoncent de plus en plus lourdes avec la hausse des prix de l’énergie.
Sachant qu’en moyenne, la facture annuelle pour une maison de 100 mètres carré composée de 4 personnes s’élève à 2 500 – 3000 euros, grâce à une maison autonome, c’est autant d’argent que vous économisez !
Par ailleurs, vous pouvez faire encore plus d’économies en rénovant votre logement qui sont éligibles aux aides de l’Etat :
- MaPrimeRénov’ est une prime destinée à tous les propriétaires souhaitant isoler ou installer un équipement de chauffage vertueux. Le montant varie selon les ressources mais permet d’amortir les travaux d’isolation ou d’installation de pompe à chaleur air-air par exemple ;
- Eco prêt à taux zéro : comme son nom l’indique, il s’agit d’un prêt bancaire sans intérêt de remboursement, délivré par certaines banques, et qui aide les particuliers à financer des travaux favorisant la réduction de la consommation d’énergie ;
- TVA réduite : au lieu des 20 % de TVA habituelles, vous pouvez bénéficier d’une réduction de 5 % sur vos travaux de rénovation thermique.
Focus sur la prime à l’autoconsommation : si vous vous lancez dans la construction d’une maison 100 % autonome, vous ne pourrez pas en bénéficier. Dans le cas d’une maison partiellement autonome, vous pouvez en faire la demande. En effet, cette prime concerne les installations de panneaux solaires photovoltaïques en autoconsommation avec vente de surplus sur le réseau. C’est EDF OA ou une ELD qui se charge de verser cette prime sur les 5 premières années qui suivent l’installation de votre équipement (qui ne doit pas dépasser les 100 kWc).
Quelle est la différence entre une maison autonome et une maison passive ?
Une maison autonome est un logement qui produit toutes les ressources nécessaires à son bon fonctionnement (eau, électricité, nourriture). Une maison passive ne produit « que » l’énergie suffisante à ses besoins. La chaleur qui émane de l’intérieur (des personnes ou des appareils électriques) et de l’extérieur (ensoleillement) de la maison passive suffisent à la chauffer. Il n’y a donc pas d’équipements e chauffage au sein d’une maison passive, contrairement à une maison autonome qui a recours à des installations fonctionnant aux énergies vertes
Quelle est la différence entre autoconsommation et maison autonome ?
L’autoconsommation, c’est la production et la consommation d’une partie de son électricité grâce à l’installation de panneaux solaires. Une maison autonome consomme quant à elle 100 % des ressources qu’elle produit (autres que l’électricité : eau, nourriture).
Les maisons autonomes en électricité sont-elles réellement écologiques ?
Oui, les maisons 100 % autonomes sont écologiques puisqu’elles fonctionnent à partir d’énergies renouvelables qui sont par essence propres et inépuisables. Ces habitations ont un impact sur l’environnement très faible puisqu’elles consomment toute l’énergie qu’elles produisent et ne rejettent que très peu de gaz carbonique dans l’atmosphère.
Sources :
(*) https: //maisons-durables.com/maison-autonome-durable/prix
(**) https://librairie.ademe.fr/cadic/2222/guide-pratique-chauffer-mieux-moins-cher.pdf
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