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La France renforce son engagement dans la lutte contre le changement climatique avec la troisième édition de sa Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC-3), couplée à la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE-3). Ces deux outils, enrichis par une consultation citoyenne, visent à décarboner l’économie, réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 50 % d’ici 2030 par rapport à 1990 et atteindre la neutralité carbone en 2050.
La SNBC, instaurée par la loi de 2015 sur la transition énergétique, fixe des plafonds d’émissions quinquennaux appelés « budgets carbone ». Ces limites, déclinées par secteurs économiques, guident la décarbonation de l’économie française.
Sa troisième édition, mise à jour en 2024, fixe des objectifs renforcés pour accélérer la transition vers une économie décarbonée.
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La SNBC constitue le pilier central de l’action climatique française. Elle oriente les politiques publiques dans tous les secteurs économiques, du transport à l’agriculture. Son influence s’étend aux collectivités territoriales, qui doivent aligner leurs plans climat-air-énergie sur ses objectifs.
Au niveau gouvernemental, la SNBC guide les arbitrages budgétaires et réglementaires. Elle a notamment conduit à la création du Haut Conseil pour le Climat, organe indépendant chargé d’évaluer l’efficacité des mesures prises.
Sur la scène internationale, la SNBC positionne la France comme un acteur engagé dans la lutte contre le changement climatique. Elle renforce la crédibilité du pays lors des négociations climatiques mondiales et contribue à l’élaboration des politiques européennes en la matière.
La France s’est fixé un objectif ambitieux : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Concrètement, cela implique une division par 6 des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.
Pour y parvenir, le pays doit réduire ses rejets à environ 80 MtCO2e en 2050, contre 445 MtCO2e en 2018. Cette transformation profonde nécessite des actions dans tous les secteurs :
L’atteinte de cet objectif requiert également le renforcement des puits de carbone naturels comme les forêts et les sols agricoles.
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La SNBC établit des plafonds d’émissions quinquennaux pour guider la décarbonation de l’économie française. Pour la période 2019-2023, le budget s’élève à 422 MtCO2e/an en moyenne. Il diminue ensuite à 359 MtCO2e/an pour 2024-2028, puis à 300 MtCO2e/an pour 2029-2033.
Ces allocations se déclinent par secteurs d’activité :
La trajectoire prévoit une accélération des efforts après 2023, avec un rythme annuel de réduction passant de -1,5% à -3,2% entre les deux premières périodes.
La PPE fixe les priorités énergétiques de la France pour la prochaine décennie. Le dernier volet vise une réduction drastique de la dépendance aux énergies fossiles et une augmentation de la production d’énergies renouvelables.
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Le PNACC constitue un pilier essentiel de la résilience climatique française. Ce plan vise à préparer le pays aux impacts inévitables du réchauffement, en complément des efforts de réduction des émissions.
Le plan prévoit également la création d’un observatoire national des effets du changement climatique. Cet outil permettra d’affiner les stratégies d’adaptation au niveau local et sectoriel.
La mise en œuvre du PNACC mobilise l’ensemble des acteurs territoriaux et économiques, favorisant une approche intégrée de l’adaptation climatique.
La transition vers un mix énergétique décarboné représente un défi majeur pour la France. L’électrification massive des usages, couplée au développement des énergies renouvelables, joue un rôle central dans cette mutation.
Le nucléaire, pilier historique du mix français, demeure un atout pour produire une électricité bas carbone. Son association avec l’essor de l’éolien et du solaire photovoltaïque permet d’envisager un système électrique 100% décarboné à l’horizon 2050.
Ces avancées technologiques, soutenues par des politiques publiques ambitieuses, transforment progressivement le paysage énergétique français.
La transformation du secteur des transports constitue un axe majeur de la SNBC. L’objectif est de réduire les émissions de 28% d’ici 2030 par rapport à 2015. Pour y parvenir, plusieurs leviers sont activés :
La SNBC vise également une baisse de 40% de la consommation finale d’énergie dans les transports d’ici 2050. Cela passe par l’amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules et le déploiement de carburants alternatifs comme l’hydrogène vert pour le transport lourd.
La décarbonation du secteur du bâtiment repose sur deux piliers majeurs : la rénovation énergétique du parc existant et la construction neuve bas carbone. Le plan France Relance prévoit 6,7 milliards d’euros pour la rénovation thermique des bâtiments publics et privés.
Des innovations comme les matériaux biosourcés (bois, chanvre, paille) révolutionnent la construction neuve. L’utilisation de béton bas carbone et le recours à l’économie circulaire réduisent l’empreinte carbone des chantiers.
La RE2020, nouvelle réglementation environnementale, fixe des exigences accrues en matière de performance énergétique et d’impact carbone pour les constructions neuves. Elle favorise le recours aux énergies renouvelables et l’optimisation de la conception bioclimatique des bâtiments.
Ces mesures visent à transformer le parc immobilier français vers la neutralité carbone d’ici 2050.
L’agriculture et la sylviculture jouent un rôle crucial dans l’atténuation du changement climatique. Les pratiques agro-écologiques, comme l’agroforesterie et le semis direct, augmentent la capacité de stockage du carbone dans les sols.
La gestion durable des forêts optimise leur fonction de séquestration du CO2. Des initiatives innovantes émergent :
Le label bas-carbone encourage les projets forestiers et agricoles vertueux. Ces actions combinées transforment ces secteurs en alliés majeurs pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
La SNBC fait l’objet d’une large consultation publique pour impliquer les citoyens dans son élaboration. Cette démarche participative se déroule sur 6 semaines à partir du 4 novembre 2024.
Elle comprend une plateforme en ligne permettant à chacun de s’exprimer sur les orientations proposées. Des ateliers thématiques sont organisés dans plusieurs régions pour favoriser les échanges directs.
Un panel citoyen tiré au sort examine en profondeur les enjeux et formule des recommandations. Les contributions recueillies alimentent les travaux des experts et décideurs publics.
Cette approche vise à renforcer l’adhésion sociétale et l’efficacité des mesures adoptées. Elle s’inscrit dans une volonté de co-construction des politiques environnementales avec la société civile.
Les entreprises et collectivités locales jouent un rôle crucial dans la réalisation des objectifs de la SNBC. De nombreuses sociétés adoptent des plans de décarbonation ambitieux, comme Renault qui vise 100% de véhicules électriques en Europe d’ici 2030.
Les régions et métropoles élaborent leurs propres stratégies climat, à l’image de la Bretagne avec son scénario « Transition F4 ». Ce dernier prévoit une réduction de 65% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.
Ces initiatives locales complètent et renforcent l’action nationale, accélérant la transition vers une économie bas-carbone.
La France mise sur des solutions novatrices pour accélérer sa transition écologique. Le plan France 2030 consacre 54 milliards d’euros au développement de technologies vertes. Parmi les projets prometteurs :
L’Hexagone encourage également l’émergence de Zones Industrielles Bas Carbone. Ces pôles d’excellence favorisent les synergies entre entreprises pour optimiser l’utilisation des ressources.
Dans le domaine agricole, le label bas-carbone stimule l’adoption de pratiques vertueuses. Il récompense les exploitations qui séquestrent davantage de carbone dans leurs sols.
La transition vers une économie bas-carbone s’appuie sur un arsenal d’outils incitatifs. Le gouvernement a instauré une taxe carbone progressive, passant de 44,6€/tCO2 en 2024 à 100€/tCO2 prévus en 2030. Cette mesure vise à encourager les comportements vertueux.
Le système d’échange de quotas d’émission européen a été renforcé, avec un prix plancher fixé à 30€/tCO2. Ces dispositifs, couplés à une réglementation plus stricte sur l’efficacité énergétique des bâtiments et des véhicules, créent un cadre propice à la décarbonation de l’économie française.
La mutation vers une économie décarbonée entraîne des bouleversements majeurs sur le marché du travail français. Certains secteurs traditionnels voient leurs effectifs diminuer, tandis que de nouvelles filières émergent.
L’ADEME estime la création potentielle de 540 000 emplois d’ici 2030 dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
Les territoires ruraux et péri-urbains, plus dépendants de l’automobile, nécessitent des mesures spécifiques pour éviter l’accroissement des inégalités. La formation professionnelle joue un rôle crucial dans l’adaptation des compétences aux nouveaux métiers verts.
Face à l’accélération du réchauffement, la France renforce ses politiques d’adaptation climatique. Le nouveau Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC-3) vise à préparer le pays à une hausse des températures de 4°C d’ici 2100.
La création d’un Observatoire National des Impacts du Changement Climatique permettra un suivi précis des évolutions. Des « contrats de résilience territoriale » inciteront les collectivités à mettre en œuvre des stratégies d’adaptation locales ambitieuses.