Dans une tribune publiée dans le JDD, le 25 juin 2022, les patrons d’Engie, EDF et TotalEnergies appellent les Français à une sobriété énergétique d’urgence, pour faire face à la crise énergétique qui nous touche actuellement. Un appel historique que Tuco décrypte avec vous.
Que dit la tribune des patrons d’Engie, EDF et TotalEnergies ?
D’abord, quel est le contexte ? Avec la guerre en Ukraine, les systèmes énergétiques européens, et français donc, sont en tension : les livraisons de gaz russe ont baissé et les capacités de production électrique de nos territoires sont limitées. Dans leur tribune, Catherine MacGregor (directrice générale d’Engie), Jean-Bernard Lévy (président-directeur général d’EDF) et Patrick Pouyanné (président-directeur général de TotalEnergies) nous interpellent alors sur “la flambée des prix de l’énergie qui découle de ces difficultés” et qui “menace notre cohésion sociale et politique et impacte trop lourdement le pouvoir d’achat des familles”.
Un appel à la sobriété énergétique
S’ils entendent poursuivre leurs efforts en agissant sur leurs offres, les 3 énergéticiens lancent un appel commun historique pour engager un effort “immédiat, collectif et massif”. Ils nous invitent ainsi à réduire dès à présent notre consommation d’énergie pour “être mieux préparés pour aborder l’hiver prochain et notamment préserver nos réserves de gaz”.
"Nous appelons donc à une prise de conscience et à une action collective et individuelle pour que chacun d’entre nous – chaque consommateur, chaque entreprise – change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers."
Outre le manque potentiel d’énergie dû au contexte géopolitique, la réduction de nos consommations vise également à augmenter le pouvoir d’achat des foyers français, mais aussi réduire nos émissions de gaz à effet de serre de façon globale.
Qu’est-ce que le scénario négaWatt ?
"Plus que jamais - la meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas" : à travers ces mots forts, les patrons d’Engie, EDF et TotalEnergies évoquent en fait le principe du négawatt. Le négawatt est une unité théorique induite par les procédés de l’effacement de la consommation électrique : une non-consommation énergétique, en somme. Porté en France par l’association du même nom, le scénario négaWatt nous pousse à revoir en profondeur notre modèle énergétique grâce à la sobriété et l’efficacité énergétique, sources de consommation d’énergie réduite, mais aussi en privilégiant les énergies renouvelables. Ce concept de négawatt n’a pas pour but de nous pousser à arrêter totalement notre consommation et à renoncer à notre confort : la vision offerte est en fait celle d’une utilisation de l’énergie beaucoup plus raisonnée.
Crise énergétique : que pouvons-nous faire concrètement ?
Les grandes entreprises ou encore les pouvoirs publics ont évidemment un rôle majeur à jouer. On peut ainsi citer comme piste de réflexion l’amélioration du dispositif des CEE (Certificat d’Economies d’Energie) ou prime CEE , un outil certes puissant mais qui est aujourd’hui “en panne”. Si l’engagement de ces acteurs est essentiel, nous pouvons tous, à notre échelle, participer également à cet effort collectif sans précédent.
Engager la rénovation énergétique de nos logements
Depuis ses débuts, Tuco s’engage dans une démarche d’efficacité énergétique en proposant des solutions permettant de réduire la consommation énergétique des logements des Français. Une rénovation globale de l’habitat, portée notamment par une meilleure isolation des bâtiments, une utilisation d’équipements de chauffage et une production sanitaire utilisant les énergies renouvelables ou encore des solutions de production d’électricité photovoltaïque.
Isoler nos logements
Comme le rappel l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) dans son guide dédié à l’isolation thermique des bâtiments , les deux tiers des logements français ont été construits avant 1974, alors même qu’il n'existait pas de réglementation thermique à l’époque. De ce fait, nombreux sont les Français qui vivent aujourd’hui dans des passoires thermiques, à savoir des logements inconfortables et très énergivores. Pour les propriétaires de ces logements, la loi se durcit. Il sera prochainement interdit de louer ou d’augmenter le loyer des biens qui consomment beaucoup d’énergie. Alors qu’est-ce qu’on fait ? On s’appuie sur les dispositifs existants (MaPrimeRénov’, prime des fournisseurs d’énergie) pour financer en priorité des travaux d’isolation thermique. Plus particulièrement les travaux d’isolation des combles ou de la toiture, ainsi que l’isolation des murs par l’extérieur (ITE). Ces deux gestes figurent en effet parmi les plus intéressants pour améliorer l'efficacité énergétique d’une habitation mal isolée.
Remplacer nos systèmes de chauffage par des appareils à énergies renouvelables
Le prix et la disponibilité future des énergies fossiles nous invite par ailleurs à revoir notre façon de nous chauffer et produire notre eau chaude sanitaire. Ainsi, les énergies renouvelables apparaissent comme une alternative incontournable. Les pompes à chaleur air/eau et air/air utilisent notamment les calories de chaleur présentent dans l’air ambiant afin de fournir au logement du chauffage et, selon les cas, de l’eau chaude sanitaire ou encore un rafraîchissement de l’air environnant. De même, les chaudières anciennes ,utilisant le gaz naturel ou le fioul pour fonctionner, peuvent être remplacées par les chaudières à granulés de bois. Le bois, combustible le plus économique et renouvelable, offre d’excellentes perspectives en matière d’efficacité énergétique. Du côté de l’eau chaude sanitaire, le chauffe-eau thermodynamique constitue quant à lui une bonne solution pour succéder aux équipements électriques plus énergivores.
Produire notre électricité grâce au photovoltaïque
Installer des panneaux photovoltaïques chez soi et opter pour un mode de production d’électricité en autoconsommation permet de réaliser jusqu’à 70 % d’économies sur la facture d’électricité du ménage. Grâce à cette énergie verte, gratuite et produite localement, il est possible d’alimenter tous les équipements électriques du foyer. Par ailleurs, l’électricité produite non consommée sur le moment peut être réinjectée sur le réseau public, on parle alors d' autoconsommation avec revente de surplus, permettant ainsi au producteur d’obtenir des revenus complémentaires. Dans une logique de mobilité plus raisonnée, il est aussi possible de relier une borne de recharge de véhicule électrique à une installation solaire photovoltaïque pour aller encore plus loin dans l’autoconsommation.
Réduire notre consommation d’énergie au quotidien
Pour aller plus loin dans notre effort collectif, nous pouvons également agir, grâce à de petites actions, et ce que ce soit chez nous ou dans nos entreprises. Au quotidien, tendre vers la sobriété énergétique nous impose alors de changer certaines de nos habitudes. Cela peut notamment passer par :
Réduire notre consommation d’énergie au quotidien
- Une utilisation du chauffage et de l’électricité plus raisonnée (en limitant le gaspillage énergétique) ;
- Une modération du nombre d’équipements électriques que nous utilisons au quotidien ;
- Une mobilité plus pondérée (plus de télétravail, recours aux transports moins polluants lorsque cela est possible…) ;
- Une mobilité plus pondérée (plus de télétravail, recours aux transports moins polluants lorsque cela est possible…) ;
- Une réutilisation et une réparation des objets (vêtements, électroménager…) ;
- Une réduction du gaspillage alimentaire et une alimentation plus végétale.
La sobriété énergétique concerne aussi bien les grandes entreprises et les pouvoirs publics que nous, consommateurs. A notre échelle, nous pouvons avoir un impact significatif en réduisant notre consommation d’énergie et notre dépendance aux énergies fossiles, en adoptant dès aujourd’hui les bonnes pratiques et en mettant en place les petits gestes écologiques qui peuvent faire la différence.