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Quel avenir énergétique pour la France ?

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Les prévisions énergétiques ont évolué depuis 2021 notamment avec le contexte géopolitique, la crise énergétique, la volonté de renforcer la souveraineté industrielle et énergétique de la France, ainsi qu’avec les nouvelles ambitions climatiques et de décarbonation.

Qu’est ce que le RTE ?

Pour comprendre l’importance de ce nouveau rapport, il est important déjà de comprendre l’autorité de son auteur : le RTE est le gestionnaire du réseau de transport d’électricité en France; il assume une mission de service public essentielle : garantir une alimentation en électricité fiable et de haute qualité sur l’ensemble du territoire national. Pour ce faire, le RTE et ses 9500 salariés supervisent, entretiennent et développent le réseau éléctrique Français. A noter que Le réseau électrique français, qui est le plus étendu d’Europe, est interconnecté avec 33 pays.

L’expertise du RTE et de ses rapports contribuent à éclairer les décisions des autorités publiques dans le domaine de l’énergie.

Trois scénarios envisagés d’ici 2035 

Le nouveau rapport du RTE explore trois scénarios possibles pour l’avenir énergétique de la France, chacun avec des rythmes différents de consommation, d’électrification des usages et de développement des énergies bas-carbone.

  1. Le premier scénario (A) est le plus souhaitable, visant à atteindre les objectifs de décarbonation accélérée et de réindustrialisation en 2030 et 2035. Il repose sur une forte électrification, ce qui entraîne une augmentation de la consommation d’électricité.
  2. Le deuxième scénario (B) permet d’atteindre les objectifs climatiques et de réindustrialisation, mais avec un léger retard.
  3. Enfin, le troisième scénario (C) envisage un environnement de ‘mondialisation contrariée’ avec des tensions géopolitiques prolongées.

Pour atteindre les objectifs rehaussés, la France doit mobiliser, selon le rapport RTE, quatre leviers : l’efficacité énergétique, la sobriété, les énergies renouvelables et le nucléaire. Cela implique d’augmenter l’efficacité des rénovations thermiques dans les bâtiments, de promouvoir des comportements sobres en matière d’énergie, d’accélérer la production d’électricité renouvelable et d’assurer la disponibilité du nucléaire. Aucun de ces 4 leviers ne peut être délaissé.

Le levier de Efficacité énergétique 

En plus de l’amélioration des performances des équipements, il est impératif d’accroître à la fois la quantité et l’efficacité des rénovations thermiques dans les bâtiments. Cette initiative pourrait potentiellement permettre d’économiser entre 75 et 100 TWh d’énergie par an, représentant un défi significatif. Le rapport RTE parle d’un objection de 380k à 280k rénovations performantes par an.

Le second levier : la Sobriété

La continuation des ‘gestes simples’ adoptés par les citoyens français pendant la saison hivernale est un levier crucial pour réaliser des économies d’énergie pouvant atteindre jusqu’à 25 TWh d’ici 2035, conformément à l’hypothèse retenue. Cependant, il est à noter qu’une modification plus profonde des comportements demeure incertaine, comme le révèle l’enquête conjointe de RTE et IPSOS en juin 2023 dont nous avions déjà parlé sur le blog.

Le 3ème levier : le Développement des énergies renouvelables

Une accélération substantielle de la production d’électricité à partir de sources renouvelables est impérative dans tous les scénarios envisagés, avec des objectifs allant de 270 TWh à un maximum de 320 TWh. Bien que divers rythmes d’accélération aient été évalués pour différentes formes de production renouvelable (solaire, éolien terrestre et offshore), tout ralentissement dans l’une de ces composantes nécessiterait un renforcement proportionnel des autres, tout en réduisant les marges de manœuvre.

Le 4ème levier : La Disponibilité du nucléaire

L’objectif est de restaurer des niveaux de disponibilité et de production nucléaire supérieurs à ceux observés au cours des dernières années, en visant une production nucléaire annuelle de 400 TWh. Néanmoins, une hypothèse prudente et atteignable serait de tabler sur un volume moyen de production d’environ 360 TWh à l’horizon 2030-2035, en tenant compte de l’intégration de l’EPR de Flamanville, selon le rapport RTE.

Pour quels impacts ?

La sécurité d’approvisionnement s’améliorera grâce à une meilleure disponibilité du nucléaire, au déploiement des énergies renouvelables et aux efforts de sobriété des Français. Le développement de la flexibilité, notamment par la modulation de la demande et les batteries, est crucial pour le système électrique. Les interconnexions avec les pays voisins contribueront à faire de la France une grande exportatrice d’électricité bas-carbone.

L’électrification des usages permettra de réduire la consommation de pétrole et de gaz, ainsi que le déficit commercial correspondant, économisant ainsi environ 190 milliards d’euros d’ici 2035. Il est intéressant de noter qu’aujourd’hui 60% de l’énergie consommée en France est d’origine fossile importée. Cependant, ces défis nécessitent des investissements massifs, avec un besoin de tripler les investissements pour la production et les capacités de flexibilité d’ici 2035, tout en maintenant le coût de production du MWh à un niveau similaire.

Le rapport du RTE met en lumières les principales évolutions dans les secteurs suivants :

Industrie : La France a la capacité de poursuivre deux objectifs essentiels, à savoir la réindustrialisation et la réduction des émissions de carbone dans le secteur industriel. Ces objectifs peuvent être atteints grâce à une source d’électricité à la fois propre et compétitive, à condition que les grandes zones industrielles bénéficient des infrastructures nécessaires.

Production d’hydrogène : La production d’hydrogène à grande échelle est nécessaire pour décarboner certaines applications. Cependant, cette transition vers l’hydrogène propre en France requiert des quantités considérables d’électricité bas-carbone compétitive.

Transport : La tendance vers le développement des véhicules électriques s’affirme, en particulier pour les véhicules légers, et elle gagne en importance pour le transport lourd. Cela nécessite la création d’une nouvelle infrastructure de recharge et sa gestion efficace. Pour les particuliers, ce développement des véhicules électriques peut s’accompagner de l’installation à leur domicile d’une borne de recharge.

Chauffage : L’adoption généralisée des pompes à chaleur en remplacement des chaudières fonctionnant au fioul et au gaz fossile contribue de manière significative à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en France, même en prenant en compte les effets induits. Cette transition a également un impact sur la demande de pointe en électricité, qui peut être gérée par le système électrique.

En résumé, le rapport du RTE met en lumière les défis et les opportunités liés à la transition vers une société décarbonée en France d’ici 2035. Il souligne l’importance de l’électrification, de l’efficacité énergétique, de la sobriété, des énergies renouvelables et du nucléaire pour atteindre ces objectifs ambitieux, tout en assurant la sécurité énergétique et en favorisant l’exportation d’électricité bas-carbone.

Chez Tuco, nous sommes engagés pour accompagner les Français dans la transition énergétique afin de tendre vers le scénario A de ce rapport.

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