Le 5 avril dernier, Bruno Le Maire, notre ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, accompagné de Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Énergie, a dévoilé à Manosque de nouvelles mesures destinées à soutenir le déploiement et l'industrialisation du photovoltaïque en France. Ces annonces marquent un tournant dans la politique énergétique du pays et visent à renforcer la filière solaire nationale.
Pour vous, nous faisons le point sur ce 'Pacte Solaire' dont l'objectif est clair : d'ici 2030, produire en France 40 % des panneaux photovoltaïques utilisés sur le territoire national.
Quel 'plan de bataille' pour atteindre cette ambition ?
Pour concrétiser cet objectif, le gouvernement a établi une stratégie articulée autour de deux axes majeurs : le déploiement et l’industrialisation. Cette démarche s'inscrit dans le cadre d'une vision ambitieuse fixée par le président de la République, visant à atteindre 100 GW de production solaire d'ici 2050, voire 75 GW à 100 GW d'ici 2035. Cette orientation confirme l'engagement du gouvernement en faveur des énergies renouvelables. Ces derniers temps, le nucléaire semblait être l'énergie très favorisée par le gouvernement, ce pas de géant vers notre filière est d'autant plus apprécié.
Pour rappel, lors de la COP 28, la France s'est d'ailleurs engagée à tripler sa production d'énergie renouvelable d'ici 2030.
L'importance de l'Industrialisation et de la préférence nationale
La renaissance industrielle de notre filière solaire est une priorité absolue. Bruno Le Maire insiste sur l'importance de produire localement pour garantir notre souveraineté nationale. Il annonce ainsi un investissement de 20 milliards d'euros pour soutenir cette démarche.
Le Pacte Solaire
Le gouvernement via Bruno Lemaire lance également le 'Pacte Solaire', une initiative visant à mobiliser les acteurs de la filière pour favoriser l'achat et la production de panneaux photovoltaïques français. Cette démarche repose sur un engagement réciproque entre l'État, les développeurs et les industriels, avec pour objectif de produire 40 % des panneaux solaires utilisés en France d'ici 2030. Son suivi trimestriel, supervisé par l'État, permettra d'assurer une mise en œuvre efficace et transparente. Dans un an, tous les signataires du pacte solaire se retrouveront pour évaluer les progrès réalisés et ajuster les actions en conséquence.
Reconquête de la filière solaire européenne : une ambition affirmée
Dans un contexte de concurrence internationale, le gouvernement plaide en faveur d'une préférence européenne dans les appels d'offres et les politiques d'achat. Cette approche vise à promouvoir les panneaux solaires produits dans des conditions environnementales satisfaisantes et à soutenir l'industrie européenne. Le gouvernement prévoit également de mettre en œuvre des critères de résilience dès 2025 pour garantir la diversification des sources d'approvisionnement.
Dans le cadre du Net Zero Industry Act (NZIA), l'Union européenne fixe un cap ambitieux pour le photovoltaïque : d'ici 2030, au moins 40% des panneaux solaires installés devront être étiquetés 'Made In EU'. Cette directive souligne l'importance cruciale de renforcer la souveraineté économique et industrielle de l'Europe dans ce secteur stratégique.
Pour atteindre cet objectif ambitieux, la France et l'Europe s'engagent à renforcer leur contrôle sur l'ensemble de la chaîne de valeur du photovoltaïque en intensifiant leurs capacités de production. Cette démarche vise à contrer la forte concurrence internationale en favorisant l'offre industrielle européenne.
La stratégie française prévoit ainsi le déploiement de capacités industrielles de production d'ici 2030, comprenant notamment :
- 3 à 5 GW sur la chaîne de valeur du silicium
- 5 à 10 GW de Lingots & Wafers
- 5 à 10 GW de Cellules
- 3 à 5 GW de Verre solaire
- 3 GW d’Onduleurs
Le Pacte Solaire est une initiative prometteuse qui vise à développer une filière solaire française compétitive et contribuer à la lutte contre le changement climatique. L'ambition est claire et les investissements sont conséquents.
La création de l'Induscore
Si les consommateurs connaissent bien le nutriscore, ils découvriront bientôt l'Induscore ! Ce nouvel indice notera de A à E le nombre d'étapes de fabrication en France et dans les pays de l'espace économique européen. Cet Induscore sera conçu de manière à valoriser les étapes de production effectuées par les acteurs industriels français, afin de promouvoir ces pratiques auprès des acheteurs finaux.
Comment avoir des prix européens compétitifs vs les fabrications asiatiques ?
Dans un contexte de concurrence internationale acharnée, et alors que la Commission européenne lance une enquête sur d'éventuelles distorsions de concurrence dues à des subventions étrangères dans les marchés publics, il est impératif que les tarifs solaires et les futurs appels d'offres intègrent des incitations pour les modules européens. Ces incitations sont nécessaires pour compenser les écarts de prix qui peuvent atteindre jusqu'à trois fois le prix des modules étrangers. La filière photovoltaîque propose que ces incitations reposent en partie sur l'« Induscore » prévu dans le Pacte, afin d'évaluer de manière transparente et objective le degré de fabrication européenne des panneaux photovoltaïques.
La défense du pouvoir d'achat est un enjeu majeur pour les propriétaires ; le photovoltaïque résidentiel aura besoin d'un coup de pouce pour permettre au plus grand nombre de s'équiper de panneaux avec un haut Induscore et favoriser ainsi des productions locales.
Chez Tuco, nous sommes très favorables à ce pacte solaire et nous pensons qu'il peut jouer un rôle crucial dans la transition énergétique française. Nous sommes impatients de voir les mesures concrètes qui seront mises en place pour atteindre les objectifs ambitieux fixés par le gouvernement. Si vous aussi, vous souhaitez contribuer à cette transition énergétique, découvrez dès maintenant nos offres solaires.