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La précarité énergétique est un problème majeur et récurrent en France. Avec la crise de l’énergie, de plus en plus de Français sont touchés par ce phénomène. A l’occasion de la journée nationale de lutte contre la précarité énergétique du 24 novembre 2022, l’ONPE a publié une étude à ce sujet. D’après ce rapport édifiant, 20% des Français déclarent avoir souffert du froid au cours de l’hiver 2020-2021 pendant au moins 24 heures. Quels sont les autres chiffres clés de la précarité énergétique en 2022 ? Découvrez le récap’ de Tuco ci-dessous !
Avant de se pencher sur les chiffres clés de la précarité énergétique, il est important de comprendre ce qu’elle recouvre.
D’après l’article tiré de la loi du 12 juillet 2010, « est en situation de précarité énergétique une personne qui éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat ».
Pour quantifier la précarité énergétique, l’ONPE (l’Observatoire National de la Précarité Énergétique) a choisi en 2015 de se baser sur trois indicateurs clés :
Sur les 30 millions de résidences principales que compte la France, 5,2 millions de logements sont des passoires thermiques, soit 17 % du parc immobilier. Or, la plupart de ces logements abritent des personnes en situation de précarité énergétique.
En effet, une passoire énergétique est un logement mal isolé (étiquette F ou G du Diagnostic de Performance Energétique – DPE) et mal équipé en systèmes de chauffage qui génère de l’inconfort thermique (sensation de froid ou de chaud selon la saison) et contribue à faire flamber les factures d’énergie.
Découvrons les conclusions du «Tableau de bord de la précarité énergétique Édition septembre 2022» de l’ONPE suite à la journée nationale de lutte contre la précarité énergétique.
L’étude de l’ONPE nous apprend que :
A ces chiffres, on peut ajouter les données du Baromètre énergie-info 2022 du médiateur national de l’énergie (MNE) :
La plupart du temps, la précarité énergétique est liée à des difficultés financières : en effet, 27 % des ménages interrogés par le MNE déclarent avoir rencontré des difficultés pour payer certaines factures d’énergie.
Par ailleurs, sur les 20 % des Français qui ont déclaré avoir souffert du froid au cours de l’hiver 2020-2021 pendant au moins 24 heures (ONPE), 36 % déclarent que la raison est financière.
Voici les autres causes qui ont amené certains ménages à souffrir du froid l’hiver dernier :
Les conséquences liées à la précarité énergétique sur le quotidien sont désastreuses :
La précarité énergétique est au cœur des enjeux politiques et économiques de l’Etat depuis quelques années déjà.
Avec la crise de l’énergie qui a débuté en 2020, le gouvernement a multiplié les aides à la rénovation énergétique pour aider les foyers modestes à payer leurs factures ou rénover leurs logements :
D’après la dernière actualisation du rapport de RTE sur l’approvisionnement en électricité cet hiver, le gestionnaire du réseau d’électricité, l’hiver 2022-2023 s’annonce tendu en termes d’approvisionnement électrique. Si les mois de novembre et décembre ne semblent pas inquiétants, la vigilance doit être de mise dès janvier 2023. En effet, une forte baisse de la production d’électricité d’origine nucléaire est attendue ce mois-là, en raison de la faible disponibilité du parc nucléaire.
La présidente de l’Union sociale pour l’habitat, Emmanuelle Cosse, a d’ailleurs lancé une alerte sur la hausse probable des chiffres liés à la précarité énergétique cet hiver : « Avec l’augmentation des coûts de l’énergie, des gens qui n’étaient pas dans la précarité énergétique vont y basculer. Même dans des logements peu énergivores, beaucoup de personnes au-dessus du seuil pour le chèque énergie vont tomber dans la précarité énergétique, avec la hausse des charges. »
Un ménage sur cinq, soit 12 millions de Français sur 66 millions au total, seraient en situation de précarité énergétique d’après une infographie de la fondation Abbé Pierre datant de 2017.
Le tableau de bord de l’ONPE précise également que :
Dans l’immédiat, vous pouvez vous tourner vers le Secours Catholique. Sur le plus long terme, vous pouvez utiliser les aides de l’Etat à votre disposition pour régler vos factures ou financer vos travaux de rénovation énergétique : chèque énergie, MaPrimeRénov’, éco prêt à taux zéro etc.