La résistance thermique détermine l’efficacité d’un matériau isolant face aux variations de chaleur. Découvrez comment elle est calculée et pourquoi elle est essentielle.
La résistance thermique, notée R, est une propriété intrinsèque d’un matériau ou d’une structure qui mesure son opposition au passage de la chaleur. Elle se définit comme le rapport entre la différence de température entre deux faces du matériau ou de la structure (en kelvins, K) et le flux thermique qui les traverse (en watts, W). Cette résistance s’exprime donc en kelvins par watt (K/W). En d’autres termes, plus la résistance thermique d’un matériau est élevée, moins il laisse passer la chaleur, ce qui le rend plus isolant. Son calcul tient compte de différents facteurs tels que la conductivité thermique du matériau et son épaisseur.
Le saviez-vous ? Le Watt, de symbole W, est l’unité de mesure de la puissance électrique. Il est souvent exprimé en kilo-Watt (kW) : 1 kW = 1000 W. Attention ! il ne faut pas le confondre avec le kWh.
Pour mieux appréhender la résistance thermique, il convient de la relier au concept de conductivité thermique. Cette dernière mesure la capacité d’un matériau à conduire la chaleur. Ainsi, plus la conductivité thermique d’un matériau est faible, plus sa résistance thermique est élevée.
Il faut aussi noter que la résistance thermique ne se limite pas à l’isolation d’un matériau mais peut également s’appliquer à une structure entière, comme une paroi ou une toiture. Cela prend en compte la combinaison de plusieurs matériaux et leurs épaisseurs respectives.
Enfin, la résistance thermique est directement liée à la performance thermique d’un bâtiment. Un meilleur coefficient de résistance thermique contribue à une réduction significative des pertes de chaleur, et donc à une économie d’énergie.
L’unité de mesure de la résistance thermique est le Kelvin par Watt (K/W) ou le mètre carré Kelvin par Watt (m².K/W), selon que l’on considère un matériau dans l’absolu, ou un élément de construction. Cette unité résulte de la formule de calcul de la résistance thermique : R = e / λ, où ‘e’ est l’épaisseur du matériau et ‘λ’ sa conductivité thermique.
L’unité W/mK est utilisée pour exprimer la conductivité thermique d’un matériau, notée ‘λ’. Cette unité signifie ‘Watt par mètre et par Kelvin’. C’est la valeur qui quantifie la capacité d’un matériau à conduire la chaleur. Une conductivité thermique faible indique que le matériau est un bon isolant. Par exemple, un matériau avec une conductivité thermique de 0,032 W/mK est plus isolant qu’un autre avec une conductivité de 0,040 W/mK.
L’interprétation de cette unité est simple : pour un matériau d’une épaisseur d’un mètre, une différence de température de 1 Kelvin entre ses deux faces génère un flux de chaleur de 1 Watt (W). Autrement dit, un matériau avec une conductivité thermique de 1 W/mK laisse passer 1 Watt de chaleur pour 1 mètre d’épaisseur et 1 Kelvin de différence de température.
L’unité W/m²K est couramment utilisée pour mesurer la transmission thermique d’une paroi d’une structure, plus spécifiquement, le coefficient de transmission thermique noté U. Cette mesure reflète la quantité de chaleur qui traverse une paroi, par unité de temps, de surface et de différence de température entre les deux côtés de la paroi.
Il est crucial de noter que cette unité est l’inverse de la résistance thermique. Ainsi, une faible valeur U indique une meilleure isolation thermique. Par exemple, une paroi avec un U de 0,25 W/m²K est plus isolante qu’une autre avec un U de 1,5 W/m²K.
Il est également important de comprendre que la valeur U d’une paroi est déterminée par la conductivité thermique lambda (λ) du matériau utilisé et son épaisseur. La formule est : U = lambda / épaisseur.
Donc, si on sait que la résistance thermique R est égale à l’épaisseur divisée par lambda (R = épaisseur / λ), on peut également exprimer U comme l’inverse de R (U = 1 / R).
Le coefficient R, aussi appelé résistance thermique, revêt une importance majeure en matière d’isolation. Il permet d’évaluer la performance d’un matériau isolant en termes de résistance à la transmission de chaleur.
Plus le coefficient R est élevé, plus le matériau est isolant. Il est donc essentiel de choisir des matériaux avec un R élevé pour optimiser l’isolation thermique d’un bâtiment. Ce choix aura un impact direct sur la consommation énergétique et, par conséquent, sur les coûts d’énergie.
Il est à noter que le coefficient R d’un isolant peut être augmenté en ajoutant une seconde couche de matériau, si la surface le permet. Par ailleurs, le coefficient R est aussi un critère pour l’obtention de certaines aides financières destinées aux travaux d’isolation.
Enfin, la valeur du coefficient R dépend de deux facteurs principaux : la conductivité thermique du matériau (lambda) et son épaisseur. C’est pourquoi le choix du matériau et son installation doivent être réalisés avec soin pour garantir une isolation efficace.
Le lambda isolation, noté λ, est la conductivité thermique d’un matériau. Plus précisément, il s’agit du flux de chaleur qui traverse un mètre d’épaisseur pour une différence de température de 1 kelvin entre les deux faces du matériau.
Cette valeur est exprimée en Watts par mètre kelvin (W/mK). Un faible lambda signifie que l’isolant est performant, car il conduit peu la chaleur. La formule générale pour calculer la résistance thermique (R) d’un isolant est R = épaisseur / λ.
Ainsi, le lambda est un paramètre déterminant pour le choix d’un matériau isolant. Sa connaissance permet d’optimiser la performance de l’isolation en fonction de l’épaisseur disponible.
L’isolation de votre maison est la première étape de la rénovation énergétique. Mais, pourquoi en rester là ? En effet isoler correctement vos murs, toitures et planchers vous permettra par la suite de gagner en efficacité énergétique en installant par exemple un système de chauffage plus économique et écologique telle qu’une pompe à chaleur air/air ou air/eau. Mais, avant de vous lancer, sachez qu’il est essentiel de vérifier la compatibilité de votre future pompe à chaleur avec la puissance souscrite de votre compteur d’électricité. Pour cela, lisez notre guide spécial sur les abonnements EDF compatibles avec une pompe à chaleur, vous pourrez ainsi réaliser des économies plus facilement, grâce à une solution d’abonnement adaptée.
Pour calculer la résistance thermique, vous devez utiliser la formule de base suivante : R = e / λ. Dans cette formule :
Cette formule indique que la résistance thermique augmente avec l’épaisseur de l’isolant et diminue avec la conductivité thermique du matériau. Par conséquent, un matériau avec une faible conductivité thermique et une grande épaisseur aura une résistance thermique élevée, ce qui signifie qu’il est un bon isolant.
Pour calculer la valeur lambda (λ), il faut manipuler la formule de la résistance thermique. En effet, si R = e / λ, alors λ = e / R. Il vous suffit donc de diviser l’épaisseur de l’isolant (e) par la résistance thermique (R) pour obtenir le lambda.
Notez que la valeur lambda est une caractéristique intrinsèque de chaque matériau. Elle est généralement fournie par le fabricant sur la fiche technique du matériau. Plus la valeur de λ est faible, plus le matériau est isolant.
Pour calculer la résistance thermique R d’un isolant, nous avons besoin de deux informations : l’épaisseur de l’isolant (notée e) et la conductivité thermique du matériau isolant (notée λ).
Une fois ces valeurs obtenues, insérez-les dans la formule de calcul de la résistance thermique : R = e / λ. Le résultat obtenu représente la capacité de l’isolant à résister à la diffusion de la chaleur. Plus cette valeur est élevée, plus l’isolant est performant.
Le béton est un matériau couramment utilisé en construction, notamment pour sa résistance mécanique. Cependant, en matière de résistance thermique, le béton présente des caractéristiques spécifiques.
Sa résistance thermique dépend de sa conductivité thermique, notée λ, qui est autour de 1,5 W/mK pour un béton standard. Cette valeur peut varier en fonction de la composition du béton.
Le calcul de la résistance thermique du béton s’effectue de la même manière que pour les autres matériaux, en utilisant la formule R = e / λ, où e est l’épaisseur du matériau.
Il est à noter que le béton, bien qu’il ait une conductivité thermique relativement élevée comparée à d’autres matériaux de construction, peut tout de même contribuer à l’efficacité énergétique d’un bâtiment grâce à sa capacité à stocker de la chaleur, aussi appelée inertie thermique.
En outre, il existe des variantes de béton, comme le béton cellulaire, qui présentent une meilleure résistance thermique grâce à leur structure alvéolaire emprisonnant l’air.
Le polystyrène est largement utilisé comme matériau isolant notamment pour ses bonnes performances en termes de résistance thermique. On distingue principalement deux types de polystyrène : le polystyrène expansé (PSE) et le polystyrène extrudé (XPS).
La résistance thermique du polystyrène dépend de plusieurs paramètres, dont :
Ces caractéristiques font du polystyrène un matériau très efficace pour l’isolation thermique, capable de limiter les pertes de chaleur et ainsi de contribuer à des économies d’énergie notables.
Le polystyrène expansé, aussi connu sous le sigle PSE, est un matériau isolant largement utilisé. Sa résistance thermique est variable selon la densité du matériau, avec des valeurs typiques allant de R-3,69 pour le Type 1 à R-4,15 pour le Type 3.
La résistance thermique du PSE est liée à sa faible conductivité thermique, située généralement entre 0,030 et 0,038 W/m.K. Cela signifie que le PSE est efficace pour réduire la transmission de chaleur, ce qui est un avantage majeur pour un matériau isolant.
Cependant, la résistance thermique n’est pas le seul critère à considérer pour le choix d’un isolant. D’autres facteurs, tels que la résistance à l’humidité ou la facilité de mise en œuvre, sont également importants.
Le polystyrène extrudé, couramment dénommé XPS, est réputé pour ses capacités d’isolation. La conductivité thermique du XPS varie généralement entre 0,029 et 0,037 W/m.K, traduisant une résistance thermique importante pour une épaisseur donnée.
Ce matériau se distingue par sa structure à cellules fermées, ce qui lui confère une résistance mécanique élevée et une bonne résistance à la vapeur d’eau.
Pour calculer la résistance thermique du XPS, on utilise la formule R = e / λ, où ‘e’ est l’épaisseur du matériau en mètres et ‘λ’ sa conductivité thermique. Par exemple, pour un XPS de 14 cm d’épaisseur avec une conductivité thermique de 0,038 W/m.K, la résistance thermique est de 3,7 m².K/W.
Malgré son efficacité thermique, le XPS ne possède pas de propriétés insonorisantes ni ignifuges. Son bilan environnemental est également à prendre en compte, notamment en raison des agents gonflants utilisés dans sa fabrication.
La ouate de cellulose présente une résistance thermique remarquable, s’adaptant à diverses applications d’isolation. Sa résistance thermique est généralement comprise entre 0,035 et 0,041 W/mK, ce qui en fait un excellent choix en matière d’isolation thermique.
La ouate de cellulose offre ainsi une isolation performante, tout en étant issue de matériaux recyclés, ce qui contribue à son aspect écologique.
Le polyuréthane se distingue par sa très faible conductivité thermique, généralement autour de 0,022 W/m K. Cette caractéristique en fait un excellent matériau pour l’isolation thermique. Pour un panneau de polyuréthane d’une épaisseur de 10 cm, sa résistance thermique sera de 4,65 m2 K/W.
Le coefficient de conductivité thermique du polyuréthane est l’un des plus performants parmi les matériaux isolants. Pour les panneaux, il est compris entre 0,022 et 0,025 W/m.K et il est légèrement moindre pour les mousses : entre 0,028 et 0,030 W/m.K.
Grâce à cette haute performance thermique, le polyuréthane est jusqu’à deux fois moins épais que d’autres isolants thermiques traditionnels pour la même performance thermique.
Le polyuréthane offre une performance thermique exceptionnelle, notamment grâce à sa faible conductivité thermique, qui peut aller jusqu’à 0.022 W/m.K. Ce matériau est donc particulièrement efficace pour retenir la chaleur à l’intérieur des bâtiments en hiver, tout en repoussant la chaleur extérieure en été.
De plus, son efficacité se maintient même avec une épaisseur réduite, ce qui en fait un excellent choix pour les espaces restreints. Il est par conséquent possible d’obtenir une performance thermique élevée sans sacrifier l’espace habitable.
En termes de durabilité, l’isolant polyuréthane se distingue également par sa longévité. Sa résistance à l’humidité et aux moisissures garantit une isolation efficace au fil du temps.
Toutefois, les performances du polyuréthane peuvent varier en fonction de la forme sous laquelle il est utilisé. Les panneaux de polyuréthane sont généralement plus performants que la mousse.
Les avantages du polyuréthane en tant qu’isolant sont nombreux :
Cependant, le polyuréthane présente également des inconvénients :
La valeur de résistance thermique, ou valeur R, pour une bonne isolation peut varier en fonction de plusieurs critères.
Pour un logement neuf répondant à la norme RE 2020 Bâtiment Basse Consommation (BBC), les valeurs minimales sont les suivantes :
Ces valeurs indiquent la capacité du matériau à résister à un flux de chaleur. Plus la valeur R est élevée, plus le matériau est isolant.
Cependant, ces normes ne sont que des seuils minimaux. Pour une isolation optimale, il est souvent recommandé de dépasser ces valeurs.
Pour une toiture, la résistance thermique recommandée dépend du type de toiture et de la réglementation locale. Voici quelques repères généraux pour assurer une bonne isolation :
Ces valeurs peuvent varier en fonction des exigences réglementaires locales et des objectifs de performance énergétique du bâtiment. En France, par exemple, la réglementation thermique RT 2012 et les normes en vigueur pour la rénovation énergétique imposent souvent des valeurs spécifiques pour obtenir des aides financières comme le Crédit d’Impôt pour la Transition Énergétique (CITE).
Pour atteindre une résistance thermique de 6 m².K/W avec un matériau ayant une conductivité thermique (λ) de 0,04 W/mK, l’épaisseur nécessaire serait :
Épaisseur = R x λ = 6 x 0,04 = 0,24
Cela signifie qu’une épaisseur de 24 cm d’isolant serait nécessaire pour obtenir une résistance thermique de 6 m².K/W.
Pour une bonne isolation des murs, la résistance thermique recommandée varie en fonction des normes locales et des objectifs de performance énergétique. Voici quelques repères généraux :
Pour atteindre une résistance thermique élevée, il est important de choisir des matériaux isolants ayant une faible conductivité thermique (λ). Voici quelques exemples de matériaux isolants courants et leur résistance thermique approximative :
Pour atteindre une résistance thermique de 3,7 m².K/W avec un isolant de conductivité thermique (λ) de 0,035 W/mK, l’épaisseur nécessaire serait :
Épaisseur = R x λ = 3,7 x 0,035 = 0,1295 m
Cela signifie qu’une épaisseur d’environ 13 cm d’isolant serait nécessaire pour obtenir une résistance thermique de 3,7 m².K/W.
En résumé, pour assurer une bonne isolation des murs, visez une résistance thermique d’au moins 3,7 m².K/W pour les murs extérieurs. Adaptez vos choix de matériaux et leur épaisseur en fonction de cette valeur pour optimiser la performance énergétique de votre bâtiment.